Claude Jordery est un homme politique et un résistant français, né le 3 mars 1876 au
Creusot et mort en déportation, le 9 février 1945, à
Bergen-Belsen.
Biographie
Issu d'un milieu modeste, Claude Jordery fait ses études primaires, puis devient ouvrier ajusteur dans les usines
Schneider. En 1900, il est licencié pour avoir fait grève, avec une centaine d'autres ouvriers. Il quitte la Saône-et-Loire, afin de pouvoir trouver un nouvel emploi. Il choisit
Oullins et travaille dans les ateliers du Paris-Lyon-Marseille. En 1910, il est de nouveau licencié pour grève, et travaille ensuite à
Lyon, dans le quartier de Perrache, comme chef d'équipe dans un atelier. Il adhère à la SFIO.
Il est élu conseiller municipal d'Oullins en 1912, puis maire de cette commune en 1919. Il démissionne alors de son emploi pour se consacrer entièrement à sa tâche d'édile. Il la conserve sans interruption jusqu'en 1940.
Après le Congrès de Tours, Claude Jordery rejoint le Parti communiste, mais il n'y milite que quelques mois et ne joue aucun rôle notable. Il est exclu en juillet 1924 et rejoint la SFIO.
En 1932, il est élu conseiller général, mandat qu'il exerce également jusqu'en 1940. En 1933, il manifeste son hostilité au néosocialisme de Marcel Déat et lutte contre son influence. En 1936, il devient député. Lors de la signature du pacte germano-soviétique, il manifeste publiquement sa condamnation de ce traité.
Le 10 juillet 1940, il vote contre les pleins pouvoirs à Philippe Pétain, ce qui lui vaut d'être révoqué de ses fonctions par le Régime de Vichy. Il s'engage dans la Résistance et fait partie de la direction régionale du Front national.
En avril 1944, Claude Jordery est arrêté par la Milice et la Gestapo. Il est déporté à Bergen-Belsen, où il meurt.
Source
- Jean Maitron (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, éd. de l'Atelier, cédérom, 1997